Les huit semaines de confinement que nous venons de vivre ont affecté nos habitudes au travail. En partenariat avec Trainline, nous avons interrogé les professionnels de la tech pour comprendre en quoi leurs aspirations avaient évolué.
Découvrez les résultats de l'enquête BDM/Trainline sur le rapport au travail des professionnels de la tech.
Les professionnels de la tech ont des profils très recherchés par les recruteurs. Leur rapport au travail est donc particulier, leur capacité à pouvoir changer d’employeur étant plus forte. Dans un contexte de confinement, où 90% d’entre eux nous ont déclaré avoir télétravaillé 100% du temps (contre 6% qui ont connu un mix présentiel / à distance et seulement 4% en 100% présentiel), en ont-ils profité pour remettre en question la manière dont ils envisagent leur vie professionnelle ? Pour le savoir, nous avons interrogé 926 personnes travaillant dans le développement, la gestion de projet, le design, le support IT, le réseau ou encore l’IA. Nous avons mis en regard leurs réponses avec celles que nous avions récolté en février auprès de 592 répondants, sur le même thème, juste avant le confinement.
Un moment privilégié pour se former
En février, nombreux étaient les pros de la tech qui déclaraient vouloir monter en compétences dans l’année via une formation. 63% avaient ainsi prévu de se former, que ce soit en présentiel (30%), gratuitement en ligne (26%) ou en payant en ligne (18%). La période de confinement a visiblement accéléré la mise en application de cette volonté, puisque 55% du panel a profité de ce moment pour le faire. Les grandes gagnantes ont été les formations gratuites en ligne à 34%, mais aussi les webinars, particulièrement à la mode depuis quelques semaines et qui ont attiré 20% des sondés. Le présentiel ne semble pas avoir été remplacé par des formats payants en ligne, seuls 12% ont payé pour un cours ou une ressource de formation. 30% des sondés indiquent par ailleurs que leur entreprise a été moteur dans ce choix, un peu (20%) ou beaucoup (10%).
De nouvelles envies professionnelles
8 semaines chez soi, cela laisse du temps pour réfléchir à son avenir et pour esquisser de nouvelles envies. La preuve, 48% des professionnels de la tech souhaitent changer d’employeur à court terme. Il est intéressant de constater l’impact de la situation sur la vision qu’ils peuvent avoir de leur entreprise, et donc sur leurs choix en matière de carrière. Si un répondant sur trois a vu son envie de quitter son employeur augmenter en raison de la situation, ils sont également 12% à s’être rapproché de lui. Une situation complexe et compliquée comme celle que nous venons de vivre semble donc exacerber les ressentis, certaines entreprises ressortant clairement gagnantes en termes de fidélisation, quand d’autres risquent de se trouver affaiblies.
Le constat est moins sévère mais tout de même marqué au niveau du secteur d’activité. Un sondé sur trois se voit bien en changer à court terme, la situation actuelle ayant augmenté leur envie de changement dans 22% des cas, et ayant au contraire augmenté leur envie de continuer à y travailler pour 16% d’entre eux.
Des envies de reconversion qui évoluent
Si la remise en question professionnelle semble avoir été au cœur du confinement, les envies de reconversion en dehors de la tech sont plutôt en baisse. Ils étaient 44% à l’envisager avant le confinement, ils ne sont plus que 32% désormais. Changer d’entreprise oui, mais pas pour se lancer (trop) dans l’inconnu. Si les projets à court terme (à priori les plus engagés) restent au même niveau (entre 7 et 8%), ceux à long terme ont fortement baissé (de 36% à 25%), montrant un besoin ou une capacité à se projeter qui a pris du plomb dans l’aile.
Les raisons qui motivent cette potentielle envie de reconversion ont peu bougé, à part un critère : celui des valeurs, avec des professionnels de la tech qui déclarent de plus en plus vouloir exercer à un poste qui a du sens. La hausse de cette réponse est de 17 points, passant de 31% à 48% de citations. Elle devance désormais l’intérêt du job (38%) et l’éthique (36%).
Le sens du travail et les valeurs des entreprises plus que jamais importants
La majorité des professionnels de la tech continuent de trouver du sens à leur travail, même si le chiffre baisse légèrement, de 75% en février à 71% en mai. Sur ce point, les opinions semblent s’être affirmées. 71% de ceux qui ne trouvent pas de sens à leur travail ont vu ce constat se renforcer pendant le confinement, contre 55% pour ceux qui lui trouvent du sens. Encore une fois, cette crise sanitaire semble avoir polarisé les opinions.
La valeur et l’éthique des entreprises restent au centre des attentions en matière de choix d’un employeur. Déjà incontournables avant le confinement, avec 87% qui les jugeaient importantes ou très importantes, le constat s’est encore renforcé en mai avec un chiffre qui est passé à 92%. En regardant plus en détails, on note l’engouement le plus fort pour l’engagement environnemental (88%), devant l’engagement sociétal (83%) et l’engagement pour l’égalité H/F (77%). « Nous sommes ravis chez Trainline de constater l’engouement des pros de la tech pour l’engagement environnemental, sociétal et l’égalité femme/homme. Ces valeurs font partie de nous puisque notre mission quotidienne est d’aider les personnes à prendre davantage le train ou le bus et contribuer ainsi à un moyen de transport durable. Par ailleurs, la diversité est au cœur de notre ADN avec une équipe composée de 48 nationalités. » analyse Carl Anderson, Directeur Général de Trainline International.
Seuls 2 professionnels de la tech sur 3 se disent tout à fait alignés (18%) ou plutôt alignés (48%) avec les valeurs de leur employeur actuel. Ce chiffre a évolué pendant la crise sanitaire, dans les deux sens : si 22% s’en sont éloignés, ils sont 15% à désormais s’en sentir plus proches. Une chose est sûre, cet alignement est essentiel pour la fidélité à l’entreprise. Pour 94% des sondés, c’est un facteur qui pourrait les pousser à aller voir ailleurs. Cela corrobore les chiffres cités plus hauts sur la forte mobilité de ces professionnels, particulièrement concernés par ces sujets des valeurs et de l’éthique.
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