GE Healthcare, filiale santé de General Electric, a lancé le 23 juin un logiciel de détection automatisé capable de déceler les anomalies sur les radiographies pulmonaires. La Thoracic Care Suite repose sur un set de huit algorithmes, chacun spécialisé pour une maladie : la tuberculose, la pneumonie, l'atélectasie, la calcification, la cardiomégalie, la fibrose, l'élargissement médiastinal, l'épanchement pleural et la présence de nodules.
Taux de précision de 97 à 99 %
Concrètement, le logiciel va colorer les zones suspectes sur la radio. Il transmet deux informations au radiologue en charge du patient : le type d'anomalie (nodule, épanchement pleural…) et le taux de probabilité du diagnostic. Si le logiciel trouve par exemple un nodule pulmonaire, le praticien pourrait prescrire des examens complémentaires, comme un PET scan, pour déterminer si cette lésion est cancéreuse ou bénigne. GE Healthcare affirme que son logiciel possède un taux de précision de 97 à 99 % et permet de réduire de 34 % le temps de lecture de l'image médicale.
Pour développer ce logiciel, GE Healthcare a noué un partenariat avec l'entreprise sud-coréenne Lunit Insight, spécialisée dans les modèles d'apprentissage automatique appliqués à l'imagerie médicale. "Cela faisait déjà quelques temps que GE Healthcare échangeait avec Lunit pour développer un logiciel spécialisé dans les anomalies pulmonaires. L'arrivée brutale du Covid-19 a accéléré le processus. Nous avons créé cet outil en pleine crise sanitaire", raconte Laura Hernandez, responsable européenne rayons X et mammographies au sein de GE Healthcare.
La Thoracic Care Suite est d'ailleurs utile pour repérer les cas de Covid-19 car elle peut détecter une pneumonie, infection révélatrice d'une contamination du SARS-CoV-2. En tout, ce sont 200 000 radiographies pulmonaires de personnes infectées qui ont été utilisées pour entraîner les réseaux de neurones. Les procédures d'accès à ces images médicales ont été considérablement simplifiées par les autorités locales au vu de la situation d'urgence, raconte Laura Hernandez.
La radiologie plutôt que le scanner
GE Healthcare n'est pas la première entreprise à lancer un logiciel de détection automatique dans le cadre du Covid-19. L'hôpital Foch à Suresnes utilise un outil développé par l'Allemand Siemens Healthineers qui permet de détecter les lésions pulmonaires provoquées par ce coronavirus. Mais contrairement à GE Healthcare, le logiciel fonctionne sur des scanners pulmonaires. "Ce n'est pas un hasard si nous avons choisi la radiologie conventionnelle plutôt que le scanner", déclare Laura Hernandez. "A l'échelle mondiale, les appareils de radiologie dans les établissements médicaux sont beaucoup plus nombreux. De plus, certains sont portables et évitent donc le déplacement du patient", explique-t-elle. Conséquence : GE Healthcare devrait pouvoir plus largement commercialiser son nouvel outil.