L’intersyndicale (FA, CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FO), de SoLocal, ex-Pages jaunes, demande mardi « le soutien des pouvoirs publics » afin de surmonter l’impact de la crise et de « garantir son indépendance » dans une lettre ouverte à Bruno Le Maire. « Le CSE et les 3 500 salariés de SoLocal se tournent vers vous pour vous demander le soutien des pouvoirs publics afin de permettre à notre entreprise de surmonter ce moment difficile et de garantir son indépendance », déclare l’intersyndicale dans ce courrier.
« Il serait inconcevable que la data des 400 000 PME et TPE clientes de SoLocal, qui attire la convoitise des géants du numérique, ne soit plus détenue par une entreprise française », estime-t-elle. Les syndicats sollicitent « l’organisation d’une table ronde avec tous les intervenants, Etat, créanciers, actionnaires, nouveaux investisseurs et administrateurs judiciaires » pour que « chacun puisse s’engager pour l’emploi dans le futur ». Ils demandent également que l’octroi d’un prêt garanti par l’Etat « soit conditionné à un abandon de la dette ou tout au moins d’une part significative et à l’injection de capitaux propres permettant le développement de cette entreprise, maillon indispensable de l’économie française et dernier rempart contre les GAFAM dans ce secteur ».
Le directeur général de SoLocal, Eric Boustouller, a demandé « d’urgence » un prêt de 80 à 100 millions d’euros » de l’État pour passer le trou d’air brutal provoqué par la crise du Covid-19. Cette crise a fait perdre 140 millions d’euros de chiffre d’affaires à l’entreprise sur deux mois et demi, selon M. Boustouller. Le directeur général explique que l’établissement ne parvient pas à obtenir des banques le prêt garanti par l’État (PGE) pour le Covid-19. L’entreprise demande donc à bénéficier d’un prêt du Fonds de développement économique et social (FDES), qui accorde des prêts aux sociétés en difficulté.