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Le New York Times a annoncé mercredi sa décision de déplacer de Hong Kong à Séoul son service numérique après l’entrée en vigueur de la loi draconienne sur la sécurité nationale imposée au territoire par Pékin. Il s’agit de la première délocalisation importante d’un média international depuis la promulgation fin juin de ce texte législatif qui accroît l’autorité de la Chine sur Hong Kong.

Dans un courriel adressé au personnel, la direction du New York Times a expliqué que cette loi « a entraîné beaucoup d’incertitudes quant aux conséquences qu’auront les nouvelles règles sur notre activité journalistique et notre mode de fonctionnement ». « Nous estimons qu’il est plus prudent d’avoir un plan de secours et de commencer à déplacer notre équipe éditoriale dans la région », ajoute la direction.

Le New York Times a, depuis des décennies, son siège régional à Hong Kong d’où il couvre l’actualité en Asie et plus récemment aide à la confection du contenu numérique en continu du journal, en collaboration avec les bureaux de Londres et de New York. Dans un article consacré à cette délocalisation, le Times a précisé que les salariés travaillant pour son service numérique, soit un tiers de ses effectifs à Hong Kong, déménageront l’année prochaine.

Centre régional pour les médias

Le titre a expliqué, en outre, avoir récemment « rencontré des difficultés pour obtenir des permis de travail » pour son personnel hongkongais, ce qui est était jusqu’à présent « courant en Chine mais rarement le cas dans l’ex-colonie » britannique. Au début de l’année, la Chine a expulsé plusieurs journalistes travaillant pour des médias américains, notamment pour le New York Times, dans le cadre de mesures de représailles contre Washington. Certains d’entre eux ont été relocalisés à Séoul. Depuis des décennies, Hong Kong est le centre régional de nombreux médias étrangers qui couvrent l’actualité en Asie, y jouissant notamment de la liberté d’expression en vertu de l’accord de rétrocession sino-britannique de 1997.

Outre le New York Times, des médias internationaux comme l’AFP, CNN, le Wall Street Journal, Bloomberg et le Financial Times possèdent également des centres régionaux importants à Hong Kong. La teneur de la nouvelle loi sur la sécurité, très vague, laisse une large place à l’interprétation et a fait naître un climat de crainte à travers le territoire où les habitants ont pour habitude de s’exprimer librement. Une de ses dispositions intime aux autorités de « renforcer la gestion » des médias internationaux. Le gouvernement local de Hong Kong, qui répond aux exigences de Pékin, s’est montré peu enclin à défendre les médias et, ces dernières années, le territoire est descendu dans le classement mondial de la liberté de la presse.

Les autorités passent actuellement en revue RTHK, le groupe audiovisuel indépendant mais financé par l’Etat, accusé notamment d’avoir assuré, l’an passé, une couverture trop favorable aux manifestations pro-démocratie ayant secoué Hong Kong. Le groupe rejette ces accusations.

Demandes de clarifications

L’obtention de visas pour des journalistes étrangers a commencé à faire l’objet de pressions politiques. En 2018, un journaliste britannique du Financial Times, Victor Mallet, s’était vu refusé le renouvellement de son visa de presse après avoir invité le fondateur d’un parti indépendantiste à une conférence du Club des correspondants étrangers (FCC), une institution dans l’ex-colonie britannique. Il y a quelques mois, la Chine a expulsé de journalistes américains, et précisé qu’ils ne seraient pas autorisés à travailler à Hong Kong même si le territoire est censé être seul maître en matière de politique d’immigration.

Au début du mois, le FCC a adressé une lettre à la cheffe de l’exécutif Carrie Lam, lui demandant de clarifier au plus vite les conséquences de la nouvelle loi pour les journalistes travaillant à Hong Kong. La semaine dernière, lors d’une conférence de presse, un journaliste a demandé à Mme Lam si elle pouvait « garantir à 100% » la liberté de la presse. « Si le FCC ou les journalistes de Hong Kong Kong peuvent me garantir à 100% qu’ils n’enfreindront pas ce texte législatif national, alors je peux le faire », a répondu Mme Lam.


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