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Des actions peuvent être réalisées par les entreprises et les utilisateurs, afin de limiter la consommation des ressources informatiques au sein des organisations. Un certificat en ligne est proposé par emlyon business school en vue de mieux comprendre les enjeux de la transformation digitale et notamment sensibiliser les apprenants à l’impact environnemental des nouvelles technologies.  

Une page d’un site web pesait en moyenne 700 ko en 2010, ce chiffre a presque triplé en 6 ans. © deagreez - stock.adobe.com

La transformation digitale touche la plupart des entreprises. Mais un élément est souvent mis de côté : son impact environnemental. L’informatique a profondément changé nos modes de vie et la manière dont fonctionnent les entreprises, à l’image du télétravail qui a été plébiscité durant le confinement. S’il est très dur de quantifier et d’évaluer de manière fiable l’impact de l’usage de l’informatique sur l’environnement, il est possible de mesurer ce que va consommer un datacenter et quelles sont les bonnes pratiques à appliquer pour les organisations. Mais les datacenters ne sont pas les seuls responsables de la pollution informatique.

L’impact de l’informatique durable sur les modes de communication

Selon le rapport de la WWF et de l’initiative du Club Green IT intitulé Quelle démarche Green IT pour les grandes entreprises françaises ?, les technologies de l’information représentent à elles seules 2% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, soit autant que les transports aériens mondiaux sur un an. Pour tenter de lutter contre cette pollution, une discipline a fait son apparition au début des années 2000 : l’informatique durable. « Elle cherche à réduire au maximum l’impact de l’informatique sur l’environnement », explique Romain Willmann, intervenant pour emlyon business school dans le cadre du Certificat Online Transformation digitale. Toute la chaîne est concernée : de l’éco-conception, pour la fabrication de logiciels et de matériels adaptés, aux usages des consommateurs, notamment en électricité, jusqu’à la gestion de la fin de vie des appareils, comme les ordinateurs ou les smartphones.

« Pour transférer de grosses quantités de données, comme des centaines de milliers de téraoctets, il est par exemple plus efficient de les copier sur des cartes SD et de les envoyer par avion de Paris à Marseille, plutôt que les déplacer via une liaison terrestre comme la fibre optique. » La différence se situe au niveau de la consommation de CO2 : 20 tonnes dans le cas de l’avion et une durée de 24 heures, le temps de recevoir la carte SD, de charger et copier les données. « Du côté de la fibre optique, qui enregistre le transfert d’un téraoctet par seconde, la consommation explose à 200 tonnes de CO2. Pourtant le déplacement des données par voie numérique est le moyen le plus fréquemment utilisé par les entreprises. », précise le formateur.

L’informatique durable dans le contexte de la transformation digitale des entreprises

Les entreprises ont globalement saisi ce sujet, principalement pour des raisons économiques : pour faire la chasse au gaspillage, réduire les coûts de fonctionnement, tout en ayant un impact positif sur l’environnement. Parmi les actions mises en place, les impressions ont notamment été rationalisées, constate Romain Willmann. En moyenne, 25 pages par salarié étaient imprimées en 2015, contre 17 en 2018, selon l’étude réalisée par la WWF et le Club Green IT. Mais de nombreux points restent encore à améliorer, notamment au niveau de la gestion de l’entreprise qui irrigue toutes les fonctions. « Les commandes de matériel pourraient être optimisées avec l’achat d’appareils reconditionnés, comme les téléphones. »

Un autre aspect de l’informatique durable est souvent mis de côté : l’optimisation des développements. « Si vous écrivez un programme de manière efficiente, il va fonctionner avec le moins de ressources possible pour avoir un impact moindre sur l’environnement. Les développeurs et les entreprises se sont peu emparés de cette problématique, alors que des gains énormes pourraient être réalisés, notamment au niveau de l’optimisation des pages web ». Une page d’un site web pesait en moyenne 700 ko en 2010. Ce chiffre a presque triplé en 6 ans, avec une moyenne de 2,3 Mo en 2016, selon les données de KeyCDN. Pour Romain Willmann, cette augmentation peut s’expliquer par de nombreuses raisons : « la présence de plus en plus importante des trackers publicitaires, des cookies, ou d’autres éléments chargés sur une page et qui vont énormément consommer de datas. »

Autre exemple relevé par le formateur : Microsoft dispose d’un outil de statistiques pour son logiciel Word, afin de suivre les fonctionnalités les plus utilisées. « La majorité des utilisateurs va se servir de 5 fonctions, tandis que le logiciel en propose 500. Ces fonctionnalités inutilisées sont exécutées en mémoire vive en arrière-plan et consomment beaucoup de ressources, ce qui est néfaste pour l’environnement. Toutes ces pratiques sont inefficientes, car nous utilisons des logiciels de plus en plus lourds et gourmands en électricité. »

Comment devenir acteur de l’informatique durable

Selon Romain Willmann, les entreprises et leurs collaborateurs devraient commencer par prendre conscience des enjeux de l’informatique durable. « Tout d’abord, je pense que les professionnels du web devraient être sensibilisés sur la manière dont fonctionnent les nouvelles technologies, comment l’informatique est utilisée dans leur entreprise, savoir ce qui est efficient et ce qui l’est moins, pour mieux comprendre le monde qui les entoure et mesurer l’impact environnemental de leur utilisation au quotidien. » Le formateur déplore ainsi que peu de personnes se rendent véritablement compte de l’impact écologique que peuvent avoir des applications particulièrement utilisées au quotidien, telles que Netflix ou Instagram. La consommation totale de bande passante de Netflix aux heures de pointe aux Etats-Unis représente 1/3 du trafic Internet mondial, soit 1/3 des dépenses énergétiques associées au transfert de données, d’après une étude réalisée par le cabinet d’analyse Sandvine. « Le plus frustrant, c’est que les gestes sont simples pour consommer moins et respecter un peu plus notre environnement. »

Quelques principes fondamentaux pourraient ainsi être appliqués par les entreprises, même si certaines vont à l’encontre des tendances actuelles. « La consommation d’énergie est asymétrique. Si la mise en ligne d’une donnée est facile, son téléchargement est particulièrement énergivore. Il faudrait donc limiter l’usage du Cloud, qui est stocké sur des serveurs allumés en permanence 24h/24 et 7 jours/7. Ces serveurs sont énormément sollicités et consomment un important volume de ressources. » En plus de prendre conscience de cette asymétrie, d’autres actions simples pourraient être mises en place, comme par exemple le fait d’éteindre les box, qui restent souvent allumées toute la nuit alors que les employés sont absents, augmentant ainsi la consommation des appareils. « Si le wifi est un mode de transport de données peu énergivore, la 4G l’est énormément, poursuit Romain Willmann. C’est la raison pour laquelle un smartphone aujourd’hui ne peut plus tenir une journée entière sans être rechargé. Avec la 5G, ce sera encore pire : plus la vitesse de transmission des données augmentera et plus on aura besoin d’électricité pour l’utiliser. »

Parmi les autres recommandations du consultant : « il faudrait également réaliser un travail pédagogique au niveau des entreprises. Si l’impact environnemental de l’informatique venait à être réduit, cela aurait un impact direct sur les coûts des organisations et de nombreux postes de dépenses. Il serait ainsi nécessaire d’effectuer un travail auprès des dirigeants pour les convaincre de l’efficacité de mettre en place ces mesures en faveur de l’informatique durable ». L’économie et l’écologie ne sont donc pas incompatibles. Des efforts peuvent être réalisés par les organisations, mais aussi au niveau des utilisateurs, qui sont responsables de 50 % des émissions de gaz à effet de serre pour le secteur de l’informatique.

Une formation pour appliquer les bonnes pratiques de l’informatique durable

Pour sensibiliser les utilisateurs, une formation en ligne sur la transformation digitale des entreprises est proposée par emlyon business school, dans le cadre du Programme Général de Management Online. « Il s’agit d’un certificat en ligne destiné à des personnes qui évoluent dans des environnements techniques, comme des consultants ou des chefs de projet, mais qui ne sont pas des experts de la technologie ». Ce programme a pour objectif d’apporter aux apprenants un regard transverse sur un monde de plus en plus technique et mouvant, en leur donnant une bonne compréhension de ses aspects technologiques, comme le big data, l’intelligence artificielle ou encore les objets connectés. « Pour être acteur, il faut être capable de bien comprendre la manière dont fonctionnent les entreprises et leurs enjeux. Cela peut inclure des aspects juridiques de la transformation digitale ou les sciences humaines, comme l’impact environnemental de l’informatique et la conduite du changement. »

La formation, qui existe depuis 2018, est organisée en 2 temps :

  1. Une phase d’apprentissage asynchrone : les participants vont consulter le contenu disponible en ligne, comme des vidéos d’explication de concepts importants ou des présentations d’ouvrages,
  2. Un temps synchrone : le formateur échange avec les participants par visioconférence via l’outil Teams sur leur apprentissage et leurs progrès.

« Des travaux pratiques jalonnent l’organisation de la formation en ligne, avec des projets web sur le terrain, des études de cas ou encore des retours d’expérience, précise Romain Willmann. Les candidats vont questionner des personnes de leur entourage pour connaître leurs pratiques professionnelles. Ils vont également découvrir le développement web à travers des sessions de sprint, ou encore rencontrer des directeurs de systèmes d’information ». La formation dure entre 2 et 3 mois. Le contenu pédagogique est disponible après l’obtention du certificat en ligne. Le formateur assure aussi le suivi des participants même après la fin de leur formation. Le plus : si le certificat se déroule en ligne, chaque participant est intégré au sein d’une promotion. Les travaux menés dans le cadre de cette formation sont à effectuer de manière individuelle ou en groupes. L’esprit de promo de l’école est ainsi conservé.

Les prochaines dates de la formation :

  • du 1er septembre au 17 décembre 2020,
  • du 04 janvier au 20 avril 2021,
  • du 03 avril au 02 septembre 2021.

Postuler au Certificat Online Transformation digitale délivré par emlyon business school


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