Aujourd’hui mardi 3 novembre, les citoyens américains pourront se rendre aux urnes pour élire le prochain président des États-Unis, si ils n’ont pas déjà voté par correspondance. Mais les habitants de Californie auront leur mot à donner sur un autre sujet: est-ce que les chauffeurs d’Uber et Lyft obtiendront définitivement le statut de salarié, ou seront-ils toujours considérés comme des travailleurs indépendants?
Le résultat de ce référendum autour de la « Prop 22 » sera lourd de conséquences pour ces géants des VTC. Si elle est adoptée, les chauffeurs garderont le statut de travailleur indépendant, comme dans la plupart des autres états du pays et du monde. Dans ce cas, ils ne bénéficieront pas des protections et des droits des salariés, tels que les congés maladies ou une protection contre le chômage, mais pourront rester flexibles dans leurs horaires de travail.
En revanche, si les habitants de Californie votent « non », les chauffeurs seront des salariés à part entière. Cependant, Uber et Lyft affirment que dans ce cas là, des nouvelles mesures seraient prises, telles que des réductions d’effectifs chez les chauffeurs ou encore une augmentation des prix des courses. En somme, l’argument des entreprises de VTC auprès des votants peut se résumer en une assertion simple: si vous voulez que les chauffeurs soient salariés, soyez prêts à en payer le prix (littéralement).
Les actions d’Uber et de Lyft en hausse à l’approche du vote
En Californie, une loi contraint déjà Uber et Lyft a réqualifier le statut des chauffeurs en salariés, mais les entreprises de VTC ont refusé de la respecter. Une cour d’appel a estimé en octobre qu’Uber et Lyft avaient bien enfreint la loi de l’État mais lui a décidé de lui laisser un sursis, en attendant le résultat du référendum pour lequel ces géants ont dépensé des dizaines de millions de dollars, en organisant le scrutin et appelant les citoyens de l’État à soutenir leur proposition.
Pour certains investisseurs, la réponse est claire; ce sera un « oui » pour la Proposition 22. En effet, les actions d’Uber et de Lyft ont augmenté hier, respectivement de 4,2% et de 7,3%. Ces géants des VTC comptent aussi sur le soutien d’entreprises de mise en relation, notamment dans la restauration, à l’instar de DoorDash ou d’Instacart. Ce dernier a d’ailleurs essuyé des critiques pour le traitement qu’il réserve à ses acheteurs-livreurs, qu’il souhaite considérer comme travailleurs indépendants, ne bénéficiant ni des protections ni des avantages réservés aux employés.