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La participation française sera nettement moins importante cette année au CES de Las Vegas, le grand salon de la Tech qui aura lieu cette année sous une forme exclusivement virtuelle, coronavirus oblige. Business France, l’agence publique d’aide à l’exportation qui fédère traditionnellement une grande partie de la délégation de start-up françaises, table sur 113 jeunes pousses présentes, contre plus de 150 lors de la dernière édition, selon Eric Morand, le directeur de son département Technologies du Numérique et Service Innovants.

Le format numérique est beaucoup moins attractif pour les jeunes pousses, même s’il est aussi beaucoup moins coûteux: un stand coûtera aux alentours de 2 000 dollars, alors qu’une vraie présence physique à Las Vegas revenait au minimum à 15 000 ou 20 000 euros, compte tenu des frais de séjour des salariés. Les start-up auront droit à une sorte de stand numérique, une page où elles pourront présenter leur produit en texte, photo et vidéo, avec des espaces de discussion privatifs pour prendre rendez-vous et échanger directement avec les visiteurs. Mais le format 100% numérique n’est pas adapté à toutes les start-up, prévient Eric Morand. « Nous avons recommandé aux régions », qui jouent un rôle important dans la sélection des start-up présentes à Las Vegas, de choisir « des sociétés un peu plus matures », qui sont un peu plus loin que la simple réalisation d’un concept et plutôt à la recherche d’un distributeur, a-t-il expliqué.

Mathieu Gardin, de la start-up strasbourgeoise Oxycar (plateforme de covoiturage pour entreprises), aurait participé à l’édition 2021 du CES si elle avait été physique, mais ne veut pas s’engager sur un format numérique, du fait d’une expérience mi-figue mi-raisin lors d’un autre salon, Slush Nordics, virtualisé par le coronavirus. « Il faut investir beaucoup de temps pour préparer un stand virtuel », explique-t-il. « C’est difficile de présenter notre produit juste en vidéo, tant qu’il n’y pas d’explication à côté les gens ne comprennent pas. » Il juge aussi que les prises de contacts « sont plus compliquées », avec de « grosses incertitudes » sur la fréquentation du stand numérique. « Dans les salons physiques au moins on voit les gens déambuler, on peut observer » ce qui se passe.

Des habitués font faux bond 

Même tendance chez les entreprises plus matures, avec un certain nombre d’habitués qui feront faux bond cette année. Le géant du matériel électrique Legrand passe son tour après six années de participation. « Nous n’y serions probablement pas allés cette année, mais le fait que le salon ait lieu sous une forme digitale nous a renforcé dans cette option », a expliqué à l’AFP son directeur général Benoit Coquart. L’équipementier automobile Valeo, qui était présent depuis 8 ans, a renoncé à participer, alors qu’il prévoyait, avant que la virtualisation du CES ne soit annoncé, une présence importante, avec un stand classique et un stand de démonstration de prototype.

Parmi les autres industriels de l’automobile, fortement représentés à Las Vegas avec le développement des véhicules connectés, et autonomes, le constructeur PSA ne sera pas présent, mais Renault sera là avec un stand numérique, selon les informations recueillies par l’AFP auprès de ces entreprises. L’équipementier Faurecia s’abstiendra en revanche cette année, après avoir organisé son propre évènement en ligne avec ses clients et les médias. Mais le groupe prévoit d’être retour en 2022. Legrand ne tire pas non plus un trait sur sa participation aux éditions futures. « Nous réexaminerons les choses en janvier février » pour l’édition 2022, indique Benoit Coquart.


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