Le site de vêtements et d’accessoires de luxe d’occasion Vestiaire Collective vient d’obtenir un financement de 178 millions d’euros (216 millions de dollars) de la part du groupe de luxe Kering et du fonds d’investissement américain Tiger Global Management. En échange, Vestiaire Collective cède 5% de son capital. Le partenariat avec Kering n’est pas exclusif et permettra à Vestiaire collective de nouer des accords avec d’autres groupes de luxe.
Investissement dans la technologie et le développement international
Vestiaire Collective entend accélérer son développement à l’international en particulier en Asie et investir dans la technologie et les données. « Nous allons investir dans l’intelligence artificielle et un plan de recrutement de 150 ‘techs’ est prévu, ingénieurs et développeurs, essentiellement en France » annonce Fanny Moizant, cofondatrice de Vestiaire Collective, créé en 2008.
La stratégie consistera à développer l’intelligence artificielle et à mieux utiliser les données afin d’améliorer l’expérience client
Cela permettra à la plateforme d’améliorer ses fonctionnalités à destination de sa communauté de clients, telles que les recommandations de profils et d’articles basées sur le comportement de l’utilisateur, un algorithme dynamique de fixation des prix permettant une recommandation en temps réel aux vendeurs, ou encore un portefeuille numérique incitant les vendeurs à réinvestir dans de la seconde main.
Une plateforme forte de sa communauté de 11 millions de membres
Vestiaire Collective emploie 400 personnes, entre la France, l’Allemagne et Hong Kong. La force de la plateforme est de réunir 11 millions de membres et de présenter un inventaire de 3 millions de pièces d’occasion de grande qualité, défend Fanny Moizant. Le processus de vérification des produits proposés est également sélectif, ce qui permet de maintenir la confiance avec les clients. En contre partie, la commission prélevée par la plateforme lors de la revente des produits est élevée et atteint 20%.
La part des pièces de seconde main dans la garde-robe des particuliers devrait passer de 21% en 2021 à 27% en 2023
« Le luxe de seconde main est désormais une tendance réelle et profonde, en particulier parmi les jeunes consommateurs » considère François-Henri Pinault, PDG de Kering. « Plutôt que de l’ignorer, nous voulons saisir cette opportunité pour améliorer les services proposés à nos clients et orienter l’avenir de notre secteur vers des pratiques plus innovantes et plus durables » ajoute-t-il.
Des technologies pour la prochaine génération de consommateurs
« Notre stratégie d’innovation vise à investir dans des marques et des technologies destinées à la prochaine génération de consommateurs » commente pour sa part Grégory Boutté, Chief Client and Digital Officer de Kering. « Nous privilégions des modèles économiques de rupture à même de nous aider à mieux servir nos clients et à améliorer nos performances » dit-il. L’année 2020 a été particulièrement bonne pour Vestiaire Collective, qui a vu le volume de transactions sur sa plateforme augmenter de plus de 100% par rapport à l’année précédente.
La société d’investissement Tiger Global est spécialisée dans le secteur de la technologie, et a accompagné Facebook et Spotify
« Vestiaire Collective prévoit de capitaliser sur une croissance déjà spectaculaire aux États-Unis et en Asie-Pacifique. En janvier 2021, les vendeurs locaux dans ces deux zones géographiques ont enregistré une croissance supérieure à 250% de leur nombre d’articles vendus par rapport à l’année précédente » pointe Griffin Schroeder, associé chez Tiger Global. Vestiaire Collective veut favoriser la réutilisation des articles tout en réduisant les pertes et a imaginé le service « Brand Approved », solution circulaire de rachat des pièces pour les marques, visant à décorréler la rentabilité et l’utilisation des ressources naturelles.
La Maison Alexander MCQueen de Kering intègre la démarche circulaire
Ce nouveau programme vient d’être lancé en collaboration avec la Maison Alexander McQueen du groupe Kering, et lui permet d’intégrer la démarche circulaire dans son modèle économique. Cette solution doit être étendue à d’autres marques de luxe. Vestiaire Collective vient d’achever une analyse complète de son cycle de vie, et se fixe pour objectif d’être neutre en carbone d’ici 2026. Trois mesures ont été engagées : un plan de réduction des émissions de CO2, une réflexion sur la diminution des distances d’expédition par un dispositif d’envoi local, et le développement du service d’Envoi Direct. La plateforme va proposer davantage de modes d’expédition écologiques et vient de mettre en place des emballages minimalistes, 100 % réduits, recyclés et recyclables.